enfant portant un masque chirurgical
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Bien porter et manipuler un masque de protection

BIEN PORTER ET MANIPULER UN MASQUE DE PROTECTION

Bien le porter, bien le manipuler, sinon rien !

Chers toutes et tous,

Dans l’article 5 bonnes raisons de porter un masque de protection je vous exposais pourquoi il semble de plus en plus admis que le port de masque est une mesure indispensable et complémentaire aux mesures d’hygiène pour lutter contre la propagation du coronavirus, pour le grand public aussi. Quand ? Dans certaines situations de la vie de tous les jours où nous ne pouvons pas, ou peu, respecter un des gestes barrières recommandés, en particulier la distance sociale. Voire en continu et pour tous selon certains, et dans ce cas, sans confinement général (voir la vidéo du Dr P-J RAYBAUD).

Qu’en avez-vous pensé ? N’hésitez pas à retourner voir les mises à jours que j’ajoutent au fur et à mesure des précisions qui me semblent utiles. Vous pouvez accéder directement à cet article en cliquant sur ce lien.

Porter un masque c’est essentiel… s’il est correctement porté et manipulé.

Sinon, il risque non seulement de ne pas remplir sa fonction mais, pire, d’être une source de contamination. Un comble !

Mise à jour du 06 avril 2020 : cet article décrit comment placer, utiliser, ôter un masque barrière type chirurgical, qu’il soit chirurgical ou non (non chirurgical = masque de protection alternatif = masque barrière anti-projection à usage non sanitaire, selon la nouvelle qualification du Gouvernement au 31 mars 2020). En cas de masque réutilisable, il convient d’être vigilant à sa manipulation après retrait et à son entretien.

AVERTISSEMENTS

Dans cet article, j’expose mon point de vue et mon analyse de la situation, étayés par ceux de scientifiques médecins ou infectiologues. Le consensus est loin d’être atteint même si l’écart se ressert. Il est de votre responsabilité de vous faire votre propre opinion.

Comment bien porter un masque de protection type chirurgical

bien porter et manipuler un masque de protection
bien porter et manipuler un masque de protection

Mise à jour du 06 avril 2020 : depuis le 31 mars 2020, le Gouvernement français a défini deux nouvelles catégories de masques de protection : masques anti-projection à usage non sanitaire, par opposition au masque chirurgical et au masque FFP2, tous deux réservés aux soignants et à certaines catégories de professionnels ainsi qu’à certains patients. Les précautions d’utilisation sont similaires à celles d’un masque chirurgical. S’ajoutent celles du transport et de l’entretien pour les masques réutilisables.

Les consignes d’utilisation décrites ci-dessous sont issues d’un guide du CCLIN Ouest (document de janvier 2007 – consultation en ligne le 21 mars 2020) et d’un document qualité du Centre Hospitalier de Hyères (mise à jour du 19 février 2016 – consultation en ligne le 21 mars 2020). Un grand merci à eux pour ce partage. Il est destiné au personnel soignant de l’hôpital, mais les consignes de manipulation restent les mêmes pour la ville. A la différence bien sûr qu’à l’hôpital il s’agit de masques à usage unique donc à jeter à la poubelle immédiatement après le retrait ; tandis que le masque en tissu lavage donc réutilisable sera… devinez… à placer dans un sac en plastique étanche avant d’être lavé !

Voici les éléments essentiels extraits de ces documents, auxquels j’ai ajouté des recommandations pour des masques en tissu réutilisables :

LES MASQUES MÉDICAUX DITS MASQUES CHIRURGICAUX OU ANTI PROJECTION

Le masque médical (dit chirurgical) est destiné à éviter, lors de l’expiration de celui qui le porte, la projection de sécrétions des voies aériennes supérieures ou de salive pouvant contenir des agents infectieux transmissibles par voie « gouttelettes » ou « aérienne ».

  • Porté par le soignant : il prévient la contamination du patient et de son environnement (air, surface, produits, les agents infectieux transmissibles par voie « gouttelettes »…).
  • Porté par le patient contagieux, il prévient la contamination de son entourage et de son environnement

TECHNIQUE DE POSE :

port d'un masque chirurgical
bien porter un masque de protection

Cette vidéo d’une minute présente les éléments essentiels à connaître : voir la vidéo du CPIAS Nouvelle Aquitaine du port du masque chirurgical.

  • Extraire de l’emballage un seul masque, le saisir par sa partie centrale externe
  • Respecter le sens de pose
    • en cas de masque à usage unique (jetable) de l’industrie : barrette pince-nez en haut, partie la plus rembourrée de la barrette côté peau, inscriptions côté extérieur, plis plongeants
    • en cas de masque en tissu réutilisable, astuce : utiliser un tissu uni pour l’intérieur pour repérer facilement le sens de pose.
  • L’appliquer sur le visage en le tenant par les liens ou les élastiques :
    • – liens supérieurs noués sur le haut de la tête,
    • – les liens inférieurs noués au niveau du cou, en les tendant suffisamment pour bien déplier le masque et le plaquer sous le menton
    • ou élastiques autour des oreilles
  • Le masque doit couvrir hermétiquement le nez, le menton et la bouche.
  • La barrette est pincée au niveau du nez pour augmenter l’étanchéité et limiter la fuite (la barrette est systématiquement présente sur un masque chirurgical jetable, généralement non présente sur un masque réutilisable).
  • Le masque est manipulé seulement pour la pose et le retrait, et toujours par les attaches. Valable pour tous les types de masques.

QUAND ET COMMENT CHANGER DE MASQUE :

Quand changer de masque :

  • au moins toutes les 4 heures, en cas de port de longue durée
  • ou en cas de souillure, de projection
  • ou s’il a été baissé au niveau du cou (ne pas le repositionner sur le visage)

En cours d’utilisation, si le masque a été touché avec des mains non souillées il est maintenant admis de le conserver mais de se relaver immédiatement les mains ou de les frictionner avec une solution hydro-alcoolique. En effet, un masque de protection, dès lors qu’il est mis en place, est à considéré comme contaminé.

COMMENT ÔTER LE MASQUE :

Cette vidéo d’une minute présente les éléments essentiels à connaître : voir la vidéo du CPIAS Nouvelle Aquitaine du port du masque chirurgical.

Rappel : tout masque porté est considéré comme souillé, potentiellement contaminé/contaminant. Il convient donc de le manipuler avec précautions pour ne pas risquer de contaminer l’environnement puis de se laver les mains.

  • manipuler le masque par les liens ou les élastiques pour l’enlever
  • éliminer le masque sans délai après l’avoir enlevé :
    • pour un masque à usage unique jetable : éliminer immédiatement le masque dans la filière déchets adaptée
    • pour un masque en tissu lavable : placer immédiatement le masque dans un sac plastique étanche, fermer le sac pour le transport
  • laver les mains à l’eau et au savon ou pratiquer une friction hydro-alcoolique des mains

Comment laver son masque en tissu réutilisable

Mise à jour du 06 avril 2020 :

lavage à 60°C

Rappel : tout masque porté est considéré comme souillé donc potentiellement contaminé/contaminant. Il convient donc de le manipuler avec précautions pour ne pas risquer de contaminer l’environnement, puis de se laver les mains.

Lavage à 60°C

Séchage complet

Repassage…

Wouaouh ! C’est beaucoup tout ça ? L‘avis du 25 mars 2020 de l’ANSM* précise les modalités d’entretien que devrait subir tout masque barrière anti-projection à usage non sanitaire (masques de protection dits alternatifs) :

Avis du 25 mars 2020 précisant le protocole de traitement permettant une réutilisation des masques en tissu à usage non sanitaire prévus dans le cadre de l’épidémie COVID 

Extrait :

« Protocole de traitement

  • Le cycle de traitement complet suivant doit être réalisé consécutivement dans sa totalité, afin de garantir une élimination des virus du type du COVID-19 mais également d’autres microorganismes potentiellement pathogènes.

    • Lavage en machine avec un produit lessiviel adapté au tissu dont le cycle comprendra au minimum un plateau de 30 minutes à 60°C 

    • Un séchage mécanique

    • Un repassage à une température de 120/130°C

 

  • Les masques ainsi traités seront conservés de manière à préserver la propreté microbiologique des masques en fin de traitement (ex : emballage sous film plastique) »

 

Précisions :

  • plateau de 30 minutes minimum = le tissu doit être à 60°C pendant au moins 30 minutes, durée à laquelle il faut ajouter les durées de rinçage et essorage.
  • séchage mécanique = en sèche-linge, pour éviter la prolifération de microbes en cas de séchage incomplet ou trop étalé dans le temps

Pour être franche, je ne passe pas mes masques au sèche-linge car l’air est très sec chez moi et ils sèchent très vite (06 avril 2020). Et je ne les repassais pas, « avant ». Avant la parution de ces modalités d’entretien. Mais je m’y suis mise car mon lave-linge a 10 ans… suis-je vraiment sûre qu’il lave à 60°C quand je le programme en cycle 60°C ? Et pendant 30 minutes ! A ma connaissance, seuls les industriels ont le moyen de contrôler la température du cycle et d’attester que la température demandée est bien celle qui a lieu pendant le cycle de lavage. C’est une sécurité d’effectuer un repassage car à 120/130°C… s’il reste un virus, il est grillé sur place !

Alternative ponctuelle au lavage à 60°C : la vapeur ou le fer à repasser classique

Ou en complément du lavage (cf paragraphe précédent).

Ce n’est PAS une recommandation officielle. C’est une astuce en cas d’impossibilité de faire subir un cycle complet de nettoyage/désinfection avant réutilisation. Car, dans la « vraie vie », il faut bien s’adapter à certaines situations. Par exemple en cas de nécessité de réutiliser son masque plusieurs fois dans la journée ; ou après utilisation d’un tissu ne supportant pas un lavage à 60°C, un foulard par exemple (même si le foulard n’est pas recommandé comme masque de protection, dans la « vraie vie » c’est parfois ce qui est utilisé comme masque de fortune, en urgence). Dans ce deuxième cas, si le tissu ne supporte pas un lavage à 60°C, il est logique de « désinfecter » le tissu par une des 3 techniques ci-dessous avant de le laver à la température habituelle.

  • passer le masque sous un jet de vapeur : vapeur d’un fer à repasser ou d’un défroisseur (pendant 1 minute minimum). Attention au risque de brûlure.
  • repasser le masque au fer à repasser (fer sans vapeur)

 

Autres alternatives, plus drastiques 😉 :

  • jeter votre masque en tissu, sans état d’âme. C’est l’occasion de vous débarrasser de vos vieux tee-shirts, vieux draps ou vieilles serviettes de table ! Dans ce cas, fabriquez avec moins de soin (donc plus rapidement) un masque en tissu… jetable.

 

 

En complément : lavez plus régulièrement vos vêtements type foulards et pulls, eux aussi exposés.

Apprendre ces consignes à nos enfants

enfant portant un masque chirurgical
enfant portant un masque chirurgical

Par leurs doux rappels à l’ordre en cas de « manquement » à ces recommandations,  ils seront le garant d’une bonne utilisation collective 😉 !

Donc de l’efficacité de cette mesure phare 🙂

 

 

Et vous ?

J’espère vous avoir apporté quelques éclairages pour la bonne utilisation d’un masque de protection barrière anti-gouttelettes.

Si vous souhaitez d’autres précisions, si vous avez des remarques, laissez-moi un commentaire. Je m’efforcerai d’y répondre rapidement.

Portez-vous bien, portez bien vos masques, et montrez-moi vos modèles préférés !

A bientôt

Isabelle

 

GLOSSAIRE :

* AFNOR : Agence Française de NORmalisation

* ANSM : Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé

* CCLIN : Centre de Coordination de Lutte contre les Infections Nosocomiales

Infection nosocomiale : infection contractée en milieu hospitalier

à usage unique : jeté immédiatement après utilisation

N.B. : Dans la mise à jour du 06 avril 2020, j’ai enlevé l’alternative du sèche-cheveux proposée par un médecin en cas de nécessité de réutiliser son masque plusieurs fois dans la journée : passer le masque au sèche-cheveux à chaleur maximale (pendant 1 minute de chaque côté + sur les liens), n’ayant pas trouvé d’avis supplémentaire à ce sujet.

J’invite toujours chacun.e à garder son sens critique, car nul ne peut se prévaloir de détenir toute la vérité.

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